L’année 1935 est un millésime particulier dans l’histoire du saut en longueur. Le 25 mai Jesse Owens devint le premier athlète à franchir 8 mètres et son record du monde à 8 m 13 allait tenir 25 ans. Par un extraordinaire mimétisme, un français  allait à deux reprises battre le record de France cette année là et le porter à un niveau suffisamment haut pour qu’il ne soit battu également qu’en 1960.

Robert Paul détenait ce record depuis 1932, lorsqu’il l’avait pris à 7 m 19 en début de saison pour l’amener à 7 m 50 quelques mois plus tard. Le 16 juin 1935, il ajoutait 10 cm mais sa lutte avec l’Américain Eulace Peacock lors du meeting international de Colombes du 04 août allait lui permettre de faire mieux encore.
Face au rival d’Owens par ailleurs recordman du monde du 100 m, Paul pouvait compter sur le soutien des 20 000 spectateurs et son premier saut confirma avec 7 m 56 son potentiel. Peacock restait cependant intouchable à 7 m 84 mais le Français lui aussi rapide, comme le prouvent ses titres nationaux en sprint, avait encore des ressources. C’est ainsi qu’il réalisa 7 m 70, une performance le situant à 12 centimètres du record d’Europe de Luz Long.
Il faudra attendre Christian Collardot pour que ce record de France soit battu et surtout cette performance restera 80 ans dans les 100 meilleures performances françaises, un cas unique !