Qui aurait pu prévoir qu’une sixième place en demi-finale sur 200 m aux JO de 1988, se transformerait en or sur 400 m quatre ans plus tard ! C’est pourtant l’exceptionnel parcours qu’aura accompli Marie-José Pérec de Séoul à Barcelone, un parcours qui sera encore plus incroyable lors de l’Olympiade suivante.
Revenons pour l’instant à son début de carrière qui prend son envol quelques mois après Séoul avec un premier titre européen sur 200 m en salle à La Haye en 1989 en parallèle d’une montée sur 400 m avec le record de France pris à Nicole Duclos et Colette Besson dès juillet 1988. Médaillée de bronze aux championnats d’Europe à Split en 1990, c’est en 1991 qu’elle s’impose à l’échelon supérieur en devenant championne du Monde à Tokyo en 49’’13. Son statut d’outsider se transforme alors en favorite pour les JO en Espagne mais la tenante du titre, la Russe Olga Bryzgina, engagée sous la bannière de la CEI, est revenue à son meilleur niveau après une maternité et prédit que l’or se jouera sous les 49 secondes.
Lors des séries puis des quarts de finales, Pérec s’économise avec la deuxième place en 53’’64 puis la troisième en 50’’89. En demi-finale, la ’’Gazelle’’ élève la cadence et se rapproche en 49’’48 à 16 centièmes de son récent record de France, dominant Bryzgina et la Colombienne Restrepo.
Le 5 août 1992, c’est la Britannique Phylis Smith qui prend le meilleur départ mais Bryzgina au couloir 3 prend l’avantage avec Pérec en ligne de mire au couloir 5. La Française n’est cependant pas décrochée et réalise un très bon deuxième virage pour n’avoir qu’un très léger retard sur sa rivale à l’entrée de la ligne droite. Centimètre par centimètre, elle va prendre l’avantage lors dernières foulées et franchir la ligne d’arrivée avec 22 centièmes d’avance. Brygina avait raison, il fallait bien être sous les 49 secondes pour être championne Olympique et Pérec l’est en 48’’83 ! (Crédit photos Tempsports).