La pratique de l’athlétisme féminin a débuté en France durant la première guerre mondiale. Si les premières performances établies paraissent aujourd’hui faibles, un certain nombre n’en figure pas moins sur les listes des records du monde de l’IAAF, à titre officiel ou officieux. Au lancer du poids, on retrouve ainsi sept citations avant les homologations de la Fédération Sportive Féminine Internationale. Thérèse Brulé débute la liste avec 6m00 le 25 septembre 1916 et si Violette Gouraud apparaît cinq fois, les 6m50 de Suzanne Liébrard réalisés le 13 mai 1917 à Paris au stade de la Porte Brançion lors d’une journée que l’Auto qualifia ’’d’entrainement de Fémina Sport’’, mettent en valeur une athlète possédant des qualités pour presque toutes les épreuves.
Débutant l’activité physique en 1909, elle adhéra à Fémina Sport dès sa création en 1911 et l’organisation des premiers championnats de France en 1917 va faire d’elle l’une des premières vedettes féminines de notre sport. Sur les dix épreuves du programme, elle en dispute huit et en remporte quatre, tout comme Thérèse Brulé. Malgré une technique encore perfectible, (à droite sur la photo) elle s’adjuge le 83 m haies tout comme les concours de longueur avec et sans élan ainsi que le javelot. En 1918, elle récidivera sur les haies et en longueur, y ajoutant le 80 m et le 300m, avant de conserver la longueur sans élan, et les courses plates en 1919, auxquels elle ajouta la hauteur sans élan.
A ces treize titres individuels, il faut ajouter le 4 x 250 en 1918, premier championnat national de relais avec ses coéquipières de Fémina Sport, Lucie Cadiès, Yvonne Gorget et Thérèse Brulé. Elle n’en remportera pas d’autres mais on la verra à la première Olympiade féminine en mars 1921 à Monaco puis le 7 août au stade Pershing avec un autre officieux record du monde du 10 x 100 m ! (Crédit photo La Vie au Grand Air).

Rédaction Luc VOLLARD