C'EST ARRIVÉ EN --- AVRIL 1981
La FFA
a presque toujours mis en valeur les résultats de son élite mais aussi
les compilations annuelles, les fameux bilans, notamment avec un numéro
spécial de sa revue, dès la fin des années 40 puis avec un ouvrage dédié
à partir de 1962.
C’est aussi à cette époque que la question de
l’organisation de ce précieux et minutieux travail, que l’on nomme alors
’’classement’’ se pose. En 1961, une sous-commission de la puissante
CTSO (Commission Technique Sportive et d’Organisation) est créée. Elle
devient une commission à part entière en 1964 mais elle sera dissoute en
1967 au profit de la prise en compte des travaux de l’Association
Française des Statisticiens de l’Athlétisme. Ceci n’empêche pas la
parution d’Athlétisme Français qui deviendra plus tard ATHLÉRAMA mais le
sujet redevient d’actualité en 1981, et le 4 avril la Commission des
Classements et de la Documentation voit le jour avec pour président
l’incontournable Roger Debaye. Le 18 juillet 1981 en marge des
championnats de France à Mulhouse, la composition est approuvée par le
Comité Directeur et l’aventure commence, ou plutôt le travail de l’ASFA
rejoint le giron fédéral pour ne plus le quitter. La CCD deviendra CDM
en 2005 puis CDH en 2010, seul le classement des clubs ne relevant plus
de sa responsabilité à ces occasions.
Parmi les pionniers de
1981, on retrouve les piliers de l’ASFA Jean Creuzé, Jean Moreau et
Alain Bouillé, mais aussi Gérard Dupuy, Patrick Degiovanni, René Maury,
Guy Berry, Sylvio Hodos, Yves Pinaud, Claude Roger, Daniel Urien et
Robert Valin. Daniel Deschatres est le représentant du Comité de la
Marche et Jean Gilbert siège à deux titres ; Il est le représentant de
la CSO mais surtout il est membre de droit en tant que responsable des
classements de la FFA, où durant presque trente ans, il œuvrera sans
relâche. C’est d’ailleurs lui qui présente la CCD dans la revue fédérale
de février 1982, au titre de la rubrique LA PAROLE EST AUX COMMISSIONS
NATIONALES.
Dans le cadre des 40 ans de notre commission, entité
unique dans le paysage sportif français, nous vous proposons un résumé
de cet article
Une Commission Nationale, dite des Classements et de
la Documentation, a été créée lors d'un Comité Directeur plénier de la
FFA, le 4 avril 1981. Contrairement à ce que purent penser alors
certains, il ne s'agissait pas là d'une « Commission de plus. », tout du
moins au sens péjoratif où on devait l'entendre, mais bel et bien d'une
réponse à un besoin qui s'était manifesté au sein et au dehors de notre
Fédération.
Plus d'un français sur deux, selon des études récentes,
dit s'intéresser à l'Athlétisme, qui arrive ainsi en seconde position
derrière le Roi-Football. Comment expliquer ce préjugé favorable ? Alors
que notre activité n'a jamais réellement été privilégiée au plan
scolaire. Alors que, issue de gestes simples, elle a été bien souvent
trop compliquée au niveau de sa réglementation. Alors que les média
l'abandonnent autant que faire se peut (sauf tous les quatre ans :
suivez mon regard !), au profit de sports plus au goût du jour. Alors
que sa pratique individuelle n'en fait pas un jeu, à l'instar de la
plupart de ses concurrents. Alors que les spectateurs payants, de
Charléty ou d'ailleurs, se compteront bientôt sur les doigts de quelques
mains. Alors que … Alors que …
Phénomène curieux dont une des
explications réside peut-être (du moins nous le pensons) dans le fait
que l'Athlétisme est un sport chiffré et que l'Homme, le français en bon
descendant de DESCARTES qui plus est, est friant de comparaisons
étalonnées.
La constitution du Bureau s'est appuyée sur trois «
sensibilités» particulières. Tout d'abord les représentants de la
branche Classements, c'est-à-dire ceux qui ont la charge de recenser, à
longueur d'année, les performances des athlètes d'un secteur de
responsabilité (Club, Département, Région, France). Sans eux les autres,
ceux notamment de la branche Statistiques, n'existeraient pas. En effet
ces derniers interviennent à partir des éléments issus des travaux des
Classeurs. Troisième branche et non des moindre : les Documentalistes et
les Historiens. Ce sont eux les dépositaires de la «mémoire» de
l'Athlétisme Français.
La Commission constituée, il s'agissait de lui
éviter l'écueil traditionnel de la transformation en «machin», selon
une expression devenue célèbre. C'est-à-dire une existence qui se résume
à un magnifique organigramme et à des réunions de loin en loin pour
justifier justement de cette existence.
Afin qu'un membre de ce type
de structure se sente réellement concerné il ne convient pas seulement
de lui affecter une étiquette de «responsable», mais encore que cette
responsabilité puisse s'établir concrètement dans les faits. Ce passage à
l'acte, en ce qui concerne la Commission qui nous intéresse ici, s'est
établi à partir de trois paramètres. Tout d'abord la définition en
commun d'une étude d'intérêt général. Ensuite la recherche de supports
de diffusion de cette étude. Pourquoi plusieurs supports distincts pour
une même étude ?
Tout simplement parce que l'on ne peut être certain
qu'il s'agit de la même population qui soit abonnée à ATHLÉTISME et qui
achète une fois l'an ATHLÉTISME FRANÇAIS. En outre, ce dernier étant un «
document archive de l'activité athlétique d'une saison complète » ne
peut donc passer sous silence des classements annuels, s'il peut le
faire de statistiques intemporelles. Celles-ci trouveront ainsi plus
logiquement leur place à la revue fédérale, alors que les travaux
relatifs à la documentation feront l'objet de publications particulières
(exemple récent : «FFA : 1920-1980»).
Voici très grossièrement
résumées, les bases qui ont présidé à la mise en place d'un nouveau
maillon de la chaîne fédérale des Commissions.
Crédit photos : FFA
et collections Gérard Dupuy et Luc Vollard
de gauche à droite :
Roger
Debaye,
Jean Creuzé,
Jean Moreau,
Jean Gilbert-Touzeau