NICOLE DUCLOS | ||
Elle n'a couru qu'un seul été !
Qui aurait pu prédire en 1963 à la Périgourdine Nicole Salavert, cadette (16 ans) fluette qui terminait troisième des Critériums nationaux du 500m qu'elle serait quelques six ans plus tard la meilleure au monde sur le tour de piste. Qui aurait pu prédire que Colette Besson championne Olympique à Mexico en octobre 1968 trouverait précisément sur le sol français quelques mois plus tard une rivale à sa mesure et qui parviendrait même à l'éclipser ?
Venue du 500m c'est naturellement au 800m qu'elle se consacre les années suivantes. En 1966, elle a 19 ans et réussit 2'13", performance honorable mais très éloignée des standards internationaux. En 1967 elle épouse Michel Duclos et s'installe à Brive. En 1968 elle s'oriente vers le 400m et réalise 55"9 en terminant 4è des championnats de France. Elle n'est sans doute même pas dans les 100 meilleures dans le monde !
Mais, est-ce l'exemple de la victoire de Besson à Mexico, tout va changer au cours de l'hiver 68-69: le "vilain petit canard" va se transformer en un cygne majestueux ! Le 12 juin pour le Mémorial Méricamp, après avoir gagné sa série en 55", elle est facilement battue par Besson 53"5 contre 54". On constate alors ses progrès, sans plus ! La révélation de son ascension va venir le 7 juillet à l'occasion d'une tentative française contre le record mondial du 4x400m, épreuve nouvelle au programme officiel. L'équipe française réussit dans sa tentative (3'34"2) mais au troisième relais Nicole Duclos réalise un exploit somptueux en effectuant son parcours en 52", quant à Besson, qui termine, elle est créditée de 52"5. Les deux jeunes femmes ne se sont pas directement opposées et régleront la question de suprématie pour les championnats de France le 20 juillet. Le 13 juillet pour Hollande-France, Nicole a confirmé son exploit du relais en courant en 53"2, à ce moment là c'est le meilleur chrono mondial. Le 20 après un départ prudent elle rejoint Besson dans le virage et débouche dans la ligne droite avec 3m d'avance, mais à 30m de l'arrivée elle se cabre et la Bordelaise la rejoint sur le fil. La Briviste conservera 1/100è d'avance et réalise 52"8. Cette victoire lui vaut alors avec Besson, une sélection dans l'équipe d'Europe qui rencontre les Amériques à Stuttgart le 31. Mais là scénario différent, à la sortie du dernier virage, c'est Colette qui émerge nettement devant l'Américaine Hammond et Duclos. A l'issue d'une prodigieuse ligne droite Nicole remonte ses deux adversaires et
l'emporte en 52"0, c'est le record d'Europe de Besson qui est égalé, sans le bénéfice de l'altitude.
Quelle fabuleuse progression en quelques mois !
Cependant le grand rendez vous ce sont les championnats d'Europe à Athènes en septembre. Le titre ne peut échapper à l'une des deux françaises, car la Britannique Board a choisi le 800m. En série et demifinale Besson affiche ses ambitions avec des chronos impressionnants, 52"1 puis 52"2, Duclos est plus économe (53"2). La finale a lieu le 18 à la nuit tombante. Colette est au 5 Nicole au 7. Départ canon pour la Bordelaise, qui remonte son décalage sur toutes ses concurrentes et entame la ligne droite avec près de 5 mètres d'avance. La Briviste jette alors ses dernières forces et refait peu à peu son retard, dans la dernière foulée elle rejoint sa compatriote et l'emporte d'un souffle (2/100 è). Les deux jeunes femmes sont créditées du même temps - 51"7/10 c'est un nouveau record du monde - jamais jusque là ni depuis deux françaises n'ont rivalisé pour le record mondial ! Le 20 septembre a lieu le relais. Là malgré un relais (le deuxième) fabuleux de Duclos (50"7 !), les Françaises terminant avec Besson ne pourront empêcher une victoire britannique, les deux équipes se partageant là encore le record mondial. On peut penser qu'une permutation Besson-Duclos aurait permis une nouvelle victoire pour la Briviste.
En 1970, Nicole Duclos donne le jour à une petite fille. En ces temps là les athlètes étaient des amateurs et combiner vie sportive et vie de famille n'est pas simple. En 1971-72, elle tentera de revenir au premier plan, mais entre temps le niveau mondial a vite évolué, et un temps de 52"18 ne lui vaudra qu'une 6è place en demi-finale aux Jeux de Munich. Il est temps alors pour elle de se consacrer totalement à sa famille.
Alain BOUILLÉ (2003)
Pour télécharger en pdf et imprimer cette biographie, cliquez ici
Pour consulter sa fiche sur le site FFA, cliquez ici
Vous pouvez passer commande de cette nouvelle publication de la CDH ici
LE LIVRE
DU CENTENAIRE
DE LA FFA
ATHLÉRAMA 2020/2021, la 58ème édition du bilan de l'Athlétisme Français, est paru.
Pour la deuxième fois de son histoire, il s'agit d'une édition double, comme pour 1974-1975 lorsque l'ouvrage s'appelait encore Athlétisme Français, mais vous ne manquerez rien des années 2020 et 2021 dans cette nouvelle parution avec les bilans annuels, tous les records, les biographies, les index, les statistiques et les résultats des championnats de France. Les saisons internationales sont toujours là ainsi que de nombreuses photos de nos meilleurs athlètes.
La traditionnelle rétro vous plongera dan l'histoire de notre sport il y a cinquante et même cent ans, lors de la création de notre fédération, tout comme les bilans tous temps.
Athlérama 2020/2021 vous coûtera seulement 28€ (port compris).
N'hésitez
pas à passer commande ici-même
PUBLICATIONS