GUY HUSSON | ||
Dans le Miroir Sprint du 20 mai 1957, en présentation de la saison d’athlétisme à venir, se trouve la photo d’un lanceur de marteau agrémentée de la légende suivante : « Image de la conscience et de la volonté, Guy Husson. Dans cette spécialité longtemps délaissée en France, le Troyen a atteint la classe internationale. »
En effet, pour la première fois, l’athlétisme français venait de découvrir un lanceur de marteau capable de rivaliser avec les meilleurs ! Mais combien d’efforts, de volonté, de persévérance, de passion pour son sport, il aura fallu à Guy Husson pour parvenir, contre vents et marées, au firmament de l’élite mondiale.
Footballeur à l’aile gauche de son club de l’Energie Troyenne, c’est un peu par hasard, comme souvent, qu’il toucha un marteau pour la première fois. Nous étions en mai 1950 et ses dirigeants, vu son gabarit d’athlète, 1 m 85 – 90 kg, lui demandèrent de lancer cet « engin » de 7 kg. Aussi, Guy Husson, encore junior, car né le 02 mars 1931 à Vitry-sur-Seine, sans préparation, l’expédia à …17 m. Il avait attrapé le virus !!! L’histoire de France du lancement du marteau selon Guy Husson pouvait commencer.
La passion chevillée au corps, Guy Husson allait progresser régulièrement, avec abnégation, visionnant notamment des films de lanceurs Soviétiques en action, s’adonnant l’hiver à la pratique des poids et haltères ainsi qu’à la culture physique pour travailler sa souplesse. Pourtant Husson n’était pas un privilégié et devait assumer son travail profane, quant à ses conditions techniques d’entraînement, elles faisaient dire au regretté Roger Debaye dans un article du Miroir des Sports de 1959 : « Pas un athlète au Monde ne s’entraîne dans des conditions si mauvaises ! » D’ailleurs, livré à lui-même par le manque total d’entraîneur qualifié en France, c’est un entraîneur de … demi-fond, Joseph Malléjac, qui lui apportera un temps le soutien nécessaire.
Mais rien n’arrête Guy Husson !
Londres, 1er et 02 août 1953, Grande-Bretagne – France à White-City et première sélection internationale en compagnie de son ami Pierre Legrain, avec une troisième place auréolée d’un premier jet au-delà des 50 m (50 m 86).
Goeteborg, 15 juillet 1954, Guy Husson atteignait 54 m 00 et battait son premier record de France, terminant second de Suède – France derrière l’un des futurs meilleurs Européens, Birger Asplund. En cette même année 1954, il commençait un long bail avec un premier titre national.
A la fin des années 60, le palmarès de Guy Husson était incomparable ! 15 titres de champion de France sans interruption de 1954 à 1968 ! De 1953 à 1970, 65 sélections en équipe de France au marteau dont 30 victoires et 7 capes au disque, ainsi qu’une domination sans partage sur le record de France, 22 fois battu officiellement. Lors de son record national à 61 m 87 réalisé en 1957, Guy Husson affirmait qu’il ne serait pas satisfait avant d’avoir atteint 64 m. Dix ans plus tard, le 15 octobre 1967, il réalisait la quatrième performance mondiale de l’année avec un jet à …69 m 40 ! A l’âge de 36 ans.
Mais Guy Husson, c’est aussi et surtout le temps des copains d’une équipe de France conquérante, l’ère Bobin. J’ai sous les yeux une photo de Husson en première page du Miroir Sprint du 05 août 1957 lors d’un Grande-Bretagne – France, portant à bout de bras le regretté Michel Macquet et le tout nouveau recordman de France du 1 500 m, Michel Jazy. La joie de la victoire ou de la défaite partagée. Tout un symbole !
En 1965, Guy Husson prit le chemin d’Aix-les-Bains pour une meilleure qualité de vie, avec son épouse Josette à qui nous devons également rendre hommage et qui regrette seulement que son époux n’ait pu conquérir un titre de champion de France au disque, car n’oublions pas que Guy fut un remarquable second de Pierre Alard (R.P. 54 m 79).
Le temps passant, aux pieds des montagnes, l’homme tranquille de l’athlétisme français, fidèle à son image, a pu cultiver l’art d’être père et grand-père, jardinant à son rythme, chantant à la chorale en compagnie de son épouse… Eh oui ! Mais sans s’avouer vaincu par le temps qui passe, en 2002, en vétéran, afin d’aider son actuel club, l’Entente Athlétique de Chambéry, il lança son engin fétiche à plus de 28 m.
L’année précédente, en 2001, à l’initiative de son nouveau club, son jubilé fut l’occasion de rejouer le temps des copains, en compagnie des Pierre Legrain, Pierre Colnard, Michel Macquet, mais également avec l’hommage et la présence de la génération actuelle qui fait honneur à Guy, Les Gilles Dupray, Christophe Epalle, Nicolas Figère, Mélina Robert-Michon qui lança le marteau pour l’occasion !
Joie du temps retrouvé, de la reconnaissance et de l’amitié, nostalgie des bonheurs enfuis !
Luc BEUCHER (2003)
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