Pour qu’un Français succède à Fernand Gonder sur les tablettes du record du Monde de saut à la perche il a fallu attendre ...

Pour qu’un Français succède à Fernand Gonder sur les tablettes du record du Monde de saut à la perche il a fallu attendre 75 ans malgré les efforts de D’Encausse, Tracanelli, Bellot ou Abada. A l’aube de la saison 1980, ce dernier détient le record de France avec Philippe Houvion et 5m65, tandis que le record du Monde est la propriété de l’Américain Dave Roberts avec 5m70. En mai, le 1er à Libourne, Thierry Vigneron qui vient d’avoir vingt ans, prend le record de France grâce à 5m67 mais échoue à 5m71. Il détrône tout de même le Polonais Wladyslaw Kozakiewicz du record d’Europe mais ce dernier s’empare du record du monde avec 5m72 le 11 mai.
Les Français sont en embuscade et Thierry Vigneron va profiter de cette émulation lors de la finale des championnats de France interclubs, le 1er juin dans son jardin de Colombes. Il débute très bas avec une première barre à 4m80 alors que le concours a démarré à 14 h 00 à 2m00 ! Il enchaîne ensuite avec 5m20 au deuxième essai, 5m40 au premier, 5m55 au deuxième. Jean Michel Bellot est encore avec lui pour tenter 5m65 et tous les deux franchissent ce sommet, Vigneron au premier essai. Il est 18 h 40, lorsqu’il se présente face au 5m75 et qu’il vérifie la profondeur des poteaux comme c’était l’usage à l’époque avec sa perche, plantée à la verticale dans le butoir.
Devant 400 spectateurs qui l’entourent près du sautoir, le Racingman va faire preuve de précision et de sang froid pour ce huitième saut et devenir recordman du monde dès sa première tentative ! Il tentera ensuite 5m81 afin de s’habituer déjà à des altitudes supérieures. Le 29 juin, à Villeneuve d’Ascq lors des championnats de France, il récidivera, à nouveau au bout de huit sauts et cette fois ci à son deuxième essai à 5m75, toujours sous la pression de Bellot qui réalise 5m70 et tente 5m80. Vigneron perdra ce record le mois suivant, battu par Philipe Houvion, mais à trois reprises il le reprendra durant sa carrière avant que Bubka n’exerce totalement sa domination. (Crédit photos Presse Sport)
                                                                      par Luc Vollard