Si on demande qui fut la meilleure française sur le 100 m aux Jeux Olympiques, il n’est pas certain que la bonne réponse vienne aussi vite que cela. Marguerite Radideau aurait pu être celle-là en ayant participé à l’édition 1928 et alors qu’elle était l’une des meilleures sprinteuses du monde. Mais elle n’était pas dans une grande forme et n’accéda pas à la finale. Plus près de nous, Chantal Réga prit une belle septième place à Montréal en 1976 et on s’étonne de ne pas retrouver ensuite Christine Arron. La toujours recordwoman d’Europe du 100 m n’accéda jamais en effet à une finale malgré trois participations.

Et le plus étonnant, c’est peut-être qui est donc cette très grande dame du sprint français, avec une cinquième place, lorsque que l’on apprend que ce fut la dernière course de sa carrière sur cette distance alors qu’elle venait d’avoir 22 ans le jour même. Née le 2 septembre 1938, c’est au club d’Oloron que Catherine Capdevielle fera donc toute sa carrière. Dès 1955, elle est championne de France senior et améliore à plusieurs reprises le record de France du 100 m. Le 26 juin 1955, elle entre en équipe de France lors d’un France - Pays-Bas à Longwy où elle gagne le 100 m et le 4 x 100 m. Elle retrouvera le maillot bleu à seize reprises et disputera une première fois les Jeux en se rendant à Melbourne en 1956, accédant à la demi-finale du 100 m.

Après une place de demi-finaliste aux championnats d’Europe en 1958, elle va connaître une très grande année en 1960 avec le doublé 100-200 aux championnats de France et surtout un splendide record de France en 11’’4, lors du meeting de Coblence le 21 août, complétant celui du 200 m en 23’’7 deux mois plus tôt à Copenhague. Elle arrive donc à Rome pour ses deuxièmes Jeux en pleine confiance. Sa compétition débute le 1^er septembre avec les séries du 100 m en matinée, affrontant déjà l’Américaine Wilma Rudolph. Catherine termine logiquement deuxième en 11’’8 derrière celle qui va devenir l’une des grandes vedettes de la quinzaine. Dans l’après-midi, elle va prendre la même place en quart-de-finale avec 12’’0 derrière l’Italienne Giusepinna Leone.

Elle revient en piste le 2 septembre à 14 h 00 pour les demi-finales. Dans la première, Rudolph égale son record du monde en 11’’3 et Capdevielle va devoir batailler dans la seconde pour arracher sa place en finale, terminant troisième en 11’’7 juste devant l’Américaine Barbara Jones. La dernière course est programmée à 16 h 20. Rudolph est tellement relâchée qu’elle va s’endormir sur la table de massage avant la finale mais au moment du départ, elle est bien réveillée et, avec un vent cependant trop favorable, elle va s’imposer dans un extraordinaire temps de 11’’0. Placée à la corde, la Française, va se battre jusqu’au bout et prendre la cinquième place en 11’’5. Aucune Française n’a fait mieux depuis. Demi-finaliste sur le 200 m, elle va stopper le sport de compétition à ce moment-là, se consacrant pleinement à sa carrière d’enseignante (Crédit photo : Miroir des Sports).