Le 19 juin 1921, sous l’égide de l’hebdomadaire sportif La Vie au Grand Air, fut organisée à Paris au stade Elizabeth une compétition assez originale. Baptisée Concours de la Française Sportive Idéale, la journée se déroula sous la présidence de monsieur Laurent Eynac, sous-secrétaire d’Etat de l’Aéronautique, et sous le mécénat de Basil Zaharof … célèbre financier et marchand d’armes. Le but de l’organisateur est de prouver que la sportive peut être excellente dans les exercices physiques, sans pour cela abdiquer les qualités qui font son charme et sa distinction … (sic) !
L’Auto va aussi accueillir favorablement l’épreuve, précisant que le classement comportait un coefficient de grâce et d’adresse qui ne laissait qu’une part aux résultats sportifs purs. En effet, on associa ce jour-là aux trois épreuves d’athlétisme, 80 m, saut en hauteur et javelot, de la danse rythmique ! Elles furent vingt à participer et c’est Suzanne Liébrard qui commença par s’imposer au 80 m en finale en 10’’4/5, après les séries. Cécile Maugars remporta la hauteur avec 1m33, puis Carmen Pomies fit de même au javelot grâce à 16m75. Après ces trois disciplines athlétiques, Liébrard menait avec 49,185 points, devant Lucie Bréard, 48,375 et Thérèse Brulé, 48.
Cette dernière, déjà championne de France à sept reprises depuis 1917 en individuelle et une fois au relais 4 x 250 avec son club Fémina Sports, va remonter son retard dans la dernière épreuve qui bénéficie de deux notations par un jury technique et par un autre artistique. Elle n’y est devancée que par Frédérique Kusel d’une part, celle-ci étant également la meilleure classée pour le deuxième critère avec pour dauphine Andrée Joly puis Thérèse Brulé.
Le classement final en fut profondément modifié et c’est bien Thérèse Brulé qui fut déclarée vainqueur avec 77,750 points, devant Kusel, 75,601 points, Liébrard 72,235 points et à la quatrième place, Jeanne Brulé, la sœur aînée de Thérèse, 67,287 points. Les récompenses purent alors être distribuées. Elles consistaient en un nécessaire de toilette, écaille et argent, de 2000 francs, un pendentif onyx et diamants de 1200 francs, un onglier en argent, un bracelet-montre en or, une pendulette de voyage, deux broches en or et perles fines, deux bracelets d’écaille, deux nécessaires à poudre et neuf porte-billets qui enchantèrent les participantes. Dans son long compte rendu paru le 15 juillet, Jacques Mortane, secrétaire de rédaction de la VGA, en profita aussi pour régler quelques comptes avec les contempteurs du sport féminin, visant notamment le ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, Léon Bérard, et Gaston Vidal, le président de l’USFSA, concluant par un cinglant ’’ ce n’est pas avec des discours et des banquets que l’on résout les problèmes. Ah ces agapes ! Ah ces oraisons de dessert !’’ (Crédit photo : La Vie au Grand Air).
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