C'EST ARRIVÉ EN ... SEPTEMBRE 1948
D’Henri Tauzin à Naman Keïta en passant par Prudent Joye et Jean-Claude
Nallet, le 400 m haies français a connu plusieurs têtes d’affiche dans
son histoire, mais seuls deux athlètes ont détenu le record continental.
Stéphane Diagana, probablement le plus grand de nos spécialistes du 4H,
est bien sûr le titulaire depuis plus de vingt ans, mais avant lui
Jean Claude Arifon a également inscrit son nom sur les tablettes européennes.
La
carrière internationale du Marseillais né en 1926, se concentre sur
trois saisons après la Libération avec 8 matchs internationaux et une
sélection aux Jeux Olympiques en 1948. A Londres, il échoue de très peu
pour rentrer dans la finale à 6, malgré un chrono meilleur que son
compatriote Yves Cros dans l’autre demi-finale (52’’3 contre 52’’5).
Licencié au Paris Université Club depuis cette saison, il avait battu
Cros aux championnats de France en juillet, d’extrême justesse (53’1
pour les deux athlètes) et lui avait aussi pris le record de France en
1947 en remportant les Jeux Mondiaux Universitaires à Colombes.
Après
les Jeux, il profita de sa forme, d’abord lors des meetings Suédois fin
août, notamment en terminant juste derrière l’Américain Ault et le
local Larsson à Malmoe. Pour sa dernière sélection contre la
Tchécoslovaquie il s’impose le 5 septembre à Colombes et c’est lors d’un
meeting à Jean Bouin, où le président de la FFA a curieusement refusé
que les héros Jamaïcains de Londres, Laing, Mac Kinley, Wint et La
Beach soient inscrits, qu’Arifon va donner sa pleine mesure et oublier la
douleur à la cheville qui l’handicapait sur les bords de la Tamise.
Le
09 septembre, sur l’anneau parisien de 450 mètres il termine en 51’’6
et égale le record d’Europe de Rune Larsson, médaillé de bronze à
Londres. Une belle carrière se présente devant lui alors qu’il n’aura 22
ans qu’en novembre, et pourtant il disparaîtra des pistes pour des
raisons extra-sportives et on ne reverra jamais cet immense talent
(Crédit photo But & Club).
Rédation Luc VOLLARD
Les prestations internationales de Jean-Claude ARIFON