Un seul chrono vous manque … et votre palmarès est dépeuplé ! Ce pourrait être la maxime résumant la carrière de Georges Baraton. Pourtant avec huit sélections dont les Jeux Olympiques en 1924 et 1928, cinq records de France et le titre de champion de France du 800 m en 1926, il fait bien partie des meilleurs coureurs de demi-fond hexagonaux de l’entre deux  guerres, luttant contre Victor Baranca et René Wiriath avant l’émergence de Séraphin Martin et surtout Jules Ladoumègue.
1926 est probablement sa meilleure année. En juin, il a amélioré son record de France du 800 m lors des championnats de Paris en 1’54’’1/5 et le 03 juillet, sur la piste de Stamford Bridge à Londres, il remporte le championnat d’Angleterre du mile en 4’17’’2/5, battant le record de France de presque trois secondes. Le 10 juillet, à Colombes, il domine en finale du 800 m des championnats de France ’’Séra’’ Martin, futur recordman du monde. Le 14, devant les 10 000 spectateurs du stade Pershing dans le bois de Vincennes, il s’aligne au départ du 1000 m du meeting organisé par la ligue de Paris et l’UAI, avec une belle participation internationale comme le néerlandais Adrian Paulen au 400 m, et Lord David Burghley au 110 m haies, tous deux futurs présidents de l’IAAF.
C’est Jean Masson, sociétaire du Métropolitan Club tout comme Baraton sous la férule d’Alfred Spitzer, qui se charge de lancer la course sur des bases élevées, passant au 500 m en 1’11’’3/5, soit une belle avance sur le record du monde du Suédois Sven Lundgren, crédité de 2’28’’6 à Stockholm le 27 septembre 1922. Baraton relaie alors son camarade, suivi par l’Unioniste Max Berger qui va lâcher prise un peu plus loin, et passe au 800 m en 1’57’’0, puis franchit la ligne d’arrivée en 2’27’’1/5. La foule lui réclame un tour d’honneur qu’il effectue volontiers avec Berger. Le record de Lundgren est nettement battu mais le temps n’a été pris que par deux chronométreurs et les règles de l’IAAF en exigent trois. C’est donc un record de France mais pas un record du monde … qui reviendra à Séraphin Martin le 30 septembre suivant dans une course par handicap dont il était le seul partant ‘’scratch’’. Il ne finira que septième mais ses 2’26’’4/5 passeront à la postérité. Le 24 août Baraton fera à nouveau un exploit incroyable, jamais inscrit dans les tablettes mondiales et nationales, à nouveau faute de chronométreurs en nombre suffisant. Sur la piste de son club à Colombes, emmené par Masson, Norland et Martin, il améliore de plus de deux secondes le record du monde de Paavo Nurmi sur le 1500 m en 3’50’’2/5 … en vain ! (Crédit photo : Miroir des Sports).