Principale épreuve Française de l’hiver en dehors du National de cross, le challenge Lemonnier a bien sûr connu l’interruption de la Grande Guerre mais la reprise en 1920 voit comme vainqueur Joseph Guillemot , futur champion olympique du 5000 m l’été suivant. L’épreuve est ainsi relancée et l’édition de 1922, disputée le 8 janvier sur le traditionnel parcours Versailles – Croix Catelan, va se dérouler dans des conditions épouvantables, la pluie, le vent et la boue s’ajoutant aux difficultés naturelles du parcours.
Dès le départ, il faut escalader la côte de la Picardie et le Rouennais Lucien Duquesne se porte déjà en tête d’un peloton fort de 300 coureurs. Louis Corlet va le rejoindre un moment à Ville d’Avray mais il ne pourra suivre le rythme du Haut Normand et Charles Denis le menacera même un instant. Surnommé ‘’jus de pomme’’ par ses coéquipiers, Duquesne est dans une forme remarquable et il va finalement laisser Corlet à 30 secondes en parcourant les 12 km 800 en 42’50’’. Il confirmera un mois plus tard en prenant la deuxième place du National, à nouveau devant Corlet. Champion de France à cinq reprises sur piste, il se distinguera particulièrement en 1928 aux JO d’Amsterdam en aidant l’immense Paavo Nurmi à se relever d’une chute dans la rivière lors des séries du 3000 m steeple. Le Finlandais l’aida ensuite à se qualifier pour la finale. Nurmi y prendra l’argent et Duquesne la sixième place, le point final d’une carrière qui l’aura vu participer à trois Jeux Olympiques (crédit photo : Miroir des Sports).

                                                                      par Luc Vollard

Duquesne ses prestations internationales