Pierre Corneille nous a appris dans le Cid que la valeur n’attend pas le nombre des années. C’est bien sûr le cas dans bien des domaines et le sport n’y échappe pas. Pour l’athlétisme, la maturité physique est un des éléments qui entre en ligne de compte, mais les compétitions internationales dans les jeunes catégories permettent également l’entrée en équipe de France de sportifs en plein adolescence.

Ainsi depuis le début de l’année, a-t-on vu Emma Marsilliac en salle, May-Lise Olivier et Oscar Cransac-Chayrigues pour la course en montagne, connaître une première sélection, mais parmi les près de 10000 sélectionnés que compte l’histoire de l’athlétisme français, d’autres cas méritent l’attention. Commençons par Eliane Ansel qui participa au saut en hauteur du match Belgique – France à Bruxelles le 28 août 1921, premier match international féminin. Le lendemain elle fêta ses 13 ans ! En 1922, elle fut sélectionnée pour les Jeux Internationaux Féminins à Monte-Carlo, disputant cette fois-ci le 60 m.

Une autre sprinteuse connut aussi un destin étonnant. Alberte de Campou de Grimaldi Regusse, après des titres de championnes de France cadette en 1951, remporta le 100 m au niveau senior dès 1952. Née en 1935, elle fit le voyage à Helsinki pour les Jeux Olympiques quelques jours plus tard et c’est un mois avant ses 17 ans qu’elle fut alignée au 100 m et dans le relais 4 x 100 m. Elle connaitra une deuxième sélection en 1953 lors d’un Grande-Bretagne – France à White City (voir la photo qui illustre cette actualité, où elle prend la deuxième place du 100 yards), après avoir conservée son titre national, y ajoutant celui du 60 m mais sa carrière s’arrêtera là. Décédée en 2022, elle reste cependant à ce jour la plus jeune olympienne en athlétisme de l’histoire.