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L’organisation de la deuxième olympiade, prévue de longue date à Paris en 1900, aurait pu paraître un objectif consensuel et un projet fédérateur. Prévue dans le cadre de l’Exposition Universelle, déjà passée par la capitale française en 1889 et durant laquelle des concours d’exercices physiques avaient eu lieu, Pierre de Coubertin pensait probablement qu’il ne rencontrerait pas de grosses difficultés. Il en fut tout autrement.
Dans ses mémoires, il se rappelle avoir dès 1889 évoqué ses projets avec Georges Berger, membre de l’Institut et commissaire de l’Exposition qui venait de se dérouler. Mais ce fut Alfred Picard qui fut retenu pour présider aux destinées de la suivante. Une première rencontre eut lieu le 30 janvier 1894, de Coubertin étant accompagné de Georges Strehly, éminent professeur au lycée Montaigne, dévoué à la cause de la gymnastique et à tout ce qui touchait la régénération physique en France.
Bien en amont du congrès de la Sorbonne, ils présentèrent différents projets et déjà l’éventualité d’organiser l’olympiade dans le cadre de l’Exposition, cinq mois avant le vote du congrès de juin 1894 débouchant sur la création du CIO. Picard prit note sans aucun engagement particulier mais sur sa proposition, Henry Boucher, ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et du Télégraphe du gouvernement Méline, nomma le 2 septembre une commission chargée d’étudier ‘’un programme de concours se rattachant aux exercices physiques’’ susceptibles d’être organisés ‘’dans la région de Vincennes pendant l’Exposition Universelle de 1900’’.
Convoqué à la première réunion le 3 novembre 1894, Pierre de Coubertin ne put y participer car il se trouvait alors en Grèce pour préparer l’édition 1896. A l’issue du congrès du Havre à l’été 1897, il fut grand temps de préparer la deuxième olympiade, surtout que la commission ad hoc avait clos ses travaux le 24 mai 1895 et ne s’était plus réunie depuis cette date. Par écrit et en alertant la presse, le baron sollicita le ministre, avec en arrière-pensée le projet de créer une structure privée prenant le relais de l’administration défaillante. La rupture avec Alfred Picard étant consommée, Pierre de Coubertin s’attacha à la création d’un comité d’organisation des Jeux, relais local du CIO, ce qui fut fait le 29 mai 1898 ‘’devant le mauvais vouloir et l’inertie des bureaux de l’Exposition’’. Le vicomte Marie Charles Gabriel Sosthène de la Rochefoucauld, ami de longue date du président du CIO, en accepta avec enthousiasme la présidence, d’autant plus que lors du congrès du Havre, son nom avait déjà été annoncé et repris dans la presse !
Robert Fournier-Sarlovèze, adepte du polo comme de la Rochefoucauld et futur maire de Compiègne, assura le secrétariat général, et l’on nomma notamment des commissaires sportifs, dont Georges Bourdon pour les sports athlétiques. Rapidement la liste des épreuves fut publiée, reprenant pour l’athlétisme le programme d’Athènes, en dehors du marathon, du 110 m haies et du triple saut, mais en y ajoutant le ‘’pentathle’’, épreuve d’athlétisme général étonnamment constituée de quatre épreuves à choisir parmi neuf disciplines de courses, sauts et lancers. Et c’est sur les terrains du Pré Catelan appartenant au Racing Club de France que ces épreuves furent prévues, une manière pour Pierre de Coubertin d’honorer l’un des clubs doyens avec le Stade Français, comme on les appelait déjà.
Compte tenu de la durée de l’Exposition Universelle, étalée sur sept mois, l’idée de reprendre un déroulement du programme en deux semaines en un même lieu ne sembla pas la bonne et ‘’l’éparpillement’’ des dates et des implantations fut sérieusement envisagé. Et pour les récompenses, on fit appel à trois artistes renommés qui proposèrent une statuette, une médaille et un diplôme.
L’affaire semble donc bien engagée pour le CIO et le comité la Rochefoucauld lorsque l’Union, réunie en séance le 7 novembre 1898, vote à l’unanimité des vingt membres présents, ‘’l’ordre du jour’’ suivant : ‘’ Le conseil de l’Union des Sociétés Françaises des Sport Athlétiques, recevant le programme des Jeux Olympiques remercie le Comité des Jeux Olympiques d’avoir adopté les règlements sportifs de l’USFSA pour les concours athlétiques, et saisit cette occasion pour déclarer que l’Union des Sociétés Françaises des Sports Athlétiques a été et demeure complétement étrangère à l’organisation d’une manifestation sportive en 1900 par initiative privée se réservant de prêter son entier concours à toute organisation officielle entreprise par l’Etat ou la ville de Paris ’’.
Les réactions en chaîne ne se feront pas attendre, et dès le mois suivant de Coubertin démissionna de son poste de secrétaire général de l’USFSA, le vicomte Léon-Frédéric de Janzé fit de même avec la présidence, entrainant le retrait du vicomte de la Rochefoucauld du comité d’organisation des Jeux et la dissolution de ce dernier en avril 1899.
Entre temps, le 7 janvier 1899 le Journal Officiel confirme la tenue des Concours Internationaux d’exercices physiques et de sports, dans le cadre de l’Exposition Universelle, principalement localisés dans le bois de Vincennes avec notamment le vélodrome municipal, la fameuse Cipale, et le lac Daumesnil. L’USFSA a la charge de l’organisation des épreuves. Le 3 mai 1899, Le Vélo publie la liste des principaux membres de la nouvelle commission, parmi lesquels, Octave Gréard, membre de l’Académie Française et responsable de l’éducation physique au ministère de l’Instruction Publique, en tant que président, et Daniel Mérillon, président de l’Union des Sociétés de Tir de France, au poste de délégué général.
Avec la seule casquette de président du CIO, de Coubertin se rapproche alors de Mérillon, et sera l’un des quatre vice-présidents du Comité consultatif spécial de 76 membres qui se réunira régulièrement jusqu’en février 1900. Dès mai 1899, il était convenu que les concours de l’Exposition tiendraient lieu de Jeux Olympiques. Mais ces termes et cette qualification ne seront ensuite quasiment plus utilisés ce qui interpellera beaucoup les contacts internationaux du baron. Restait aussi en suspens la localisation des épreuves d’athlétisme, l’Union pensant trouver une solution idéale, y compris pour l’hébergement des athlètes, à Courbevoie, mais c’est finalement la Croix-Catelan et sa piste en herbe de 500 mètres qui sera retenue.
Le programme général fut adopté le 8 mars 1900 et celui de l’athlétisme connut de nombreux ajouts par rapport au projet initial. Sans parler des épreuves professionnelles qui se déroulèrent le 01 juillet et de celles à handicap du 19, sans reconnaissance du CIO dans les deux cas, celles qui auront ensuite le label olympique virent donc leur liste s’allonger avec l’introduction du 60 m, du 200 m haies, du 400 m haies, de 2 courses de steeple (2500 et 4000 m), du 5000 m par équipe, des sauts sans élan (hauteur, longueur et triple saut, du lancer de marteau. Une autre nouveauté fut étonnamment associée à l’athlétisme, au moins dans les compte rendus de la presse comme celui de la Vie au Grand Air : le tir à la corde ! Mais le rapport officiel, publié sous la direction de Daniel Mérillon l’évoque aussi, et la discipline fut également pratiquée aux Etats-Unis dans le cadre de l’athlétisme et restera au programme des Jeux jusqu’en 1920.
Quatorze nations et cent-vingt-six athlètes, dont vingt-neuf français vont prendre part aux compétitions d’athlétisme qui vont démarrer le samedi 14 juillet pour se terminer le 22 juillet. Les Français décrocheront huit médailles, un total qui sera égalé à Londres en 1948 mais jamais battu à ce jour (Crédit photo : La Vie au Grand Air).
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