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Si la France n’a pas manqué de sauteur en longueur de grande classe dans son histoire, il est étonnant de constater qu’aucune médaille n’ait jamais été remportée dans cette discipline aux Jeux. Robert Paul, 7e performer mondial en 1935 avec 7m70 qui restera le record de France jusqu’en 1960, ne fera que 7m34 aux Jeux de Berlin. Jack Pani, 2e performer mondial en 1970 et Eunice Barber, par deux fois classée à cette place dans les bilans mondiaux et championne du monde en 2003 n’auront pas plus de réussite. Mais plusieurs autres athlètes ne passèrent pas loin du podium.
En 1948, pour les Jeux de Londres, l’Equipe s’étonna que la FFA ait retenu Yvonne Curtet, seulement deuxième des championnats de France derrière Marguerite Martel. Le 24 juillet, le colonel Clayeux, directeur des Sports, annonça que par ‘’mesure de compression’’, le gouvernement ne pouvant pas prendre en charge tous les sélectionnés, certains étaient retirés de la liste initiale. Yvonne en fit partie, mais la porte restait ouverte si les Fédérations ou les clubs des athlètes concernés pouvaient prendre en charge l’ensemble des frais inhérents à leur participation. La FFA accepta cette proposition et la sociétaire de l’UA Tarbes fit partie des repêchés à quelques jours de la traversée de la Manche. A 11h00 le 4 août, elle crée la sensation en dominant les qualifications avec 5m64, nouveau record de France, mais la finale se passa moins bien l’après-midi. Huitième avec 5m35, elle aurait pris la médaille d’argent avec son saut matinal. Elle fera d’ailleurs 5m68 le 15 août suivant et à bientôt 104 ans est la doyenne des olympiens, toutes nationalités et sports confondus.
A Melbourne en 1956, le mardi 27 novembre, Marthe Lambert à la longueur franchit le premier tour avec aisance, 5m79 pour 5m70 requis. La finale s’enchaine quelques heures plus tard et Lambert débute parfaitement le concours avec 5m88, mais, étonnamment, le podium est déjà joué, seul l’argent et le bronze changeant de mains au dernier essai. C’est une cinquième place qui va revenir à la Française, à un centimètre de la quatrième alors que l’accès au podium était à 6m07. Ces centimètres qui manquent, c’est peut-être dans le 80 m haies, qu’elle les a laissés. En effet entre les qualifications et la finale de la longueur, Marthe Lambert a pris part aux séries de la course. Avec 10’’9, elle pulvérise le record de France mais le vent est trop favorable, soufflant dans le dos à 3 m/s. En fin d’après-midi, elle le battra régulièrement en 11’’1, terminant à une place de la qualification pour la finale.
Vingt ans plus tard, Jacques Rousseau, double champion d’Europe en salle, va viser juste lors des qualifications. 7m80 sont demandés et il réalise 7m82 au premier essai. Il peut alors se concentrer sur la finale où il aura un rôle à jouer, fort de son expérience de 1972. Ce jeudi 29 juillet on pensait qu’il serait en bonne position pour une médaille, surtout après sa remarquable série de sauts aux championnats de France en juin. Le Guadeloupéen y avait battu le record de France avec 8m26 mais aussi sauté à 8m37 avec vent favorable. A Montréal, il entre bien dans le concours avec 8m00 dès le premier essai. Les Américains Arnie Robinson et Randy Williams le devancent mais il va conserver la médaille de bronze jusqu’au troisième essai. L’Allemand Frank Wartenberg réalise alors 8m02 et Rousseau ne pourra faire mieux, terminant au pied du podium.
Il faut encore faire un bond de deux décennies, se rendre à Atlanta en 1996 et retrouver Emmanuel Bangué qui vient d’enchainer plusieurs concours consécutifs au-delà de huit mètres. En qualification, il devra s’y reprendre à trois fois, mais franchira l’obstacle en bonne position avec 8m09, alors que Carl Lewis a frôlé la correctionnelle. Le 19 juillet, il réussit parfaitement son entrée dans la finale de longueur avec 8m19 dès le premier essai. Carl Lewis, le Jamaïquain James Beckford et le Cubain Ivan Pedroso ont mordu, Mike Powell, l’homme qui a détrôné Bob Beamon en 1991 n’est pas au mieux, et le Français mène donc le concours ! Il confirme au deuxième essai avec 8m10 et si Powell retrouve quelques sensations en sautant 8m17, il est toujours en tête, place qu’il perd lorsque Lewis, au troisième essai, rappelle quel extraordinaire compétiteur il est resté à trente-cinq ans avec 8m50. Personne n’ira le chercher en haut de l’Olympe pour son quatrième titre d’affilée, tandis que son compatriote Joe Greene, avec 8m24 relègue Bangué à la troisième place. Rien ne change aux quatrième et cinquième essais et le Français commence à espérer donner à la France sa première médaille. Mais Beckford trouve des ressources insoupçonnées et le bon réglage de ses marques pour retomber à 8m29. Il est médaillé d’argent et Bangué quatrième pour cinq malheureux centimètres.
A Londres en 2012, Eloyse Lesueur passa le premier tout avec 6m48. Si elle ne put lutter pour le podium, cela ne l’empêcha pas de bien figurer en finale, ses 6m57 au premier essai, amélioré au cinquième avec 6m67, la classant huitième. Mais il faut aussi s’habituer à voir les résultats corrigés a posteriori, au fil des révélations et des progrès de la lutte contre le dopage, avec la reprise des analyses des échantillons prélevés. Eloyse Lesueur gagnera ainsi trois places (crédit photo : J. Prévost Tempsport).
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