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C’est en 1912 à Stockholm que le relais 4 x 100 m fera son apparition dans le programme des Jeux, mais il fera aussi partie de celui proposé aux féminines dès 1928 à Amsterdam. Cette épreuve va même devenir une spécialité française, devenant celle qui aura rapporté le plus grande nombre de médailles à notre nation.
Cela va commencer en 1920 à Anvers. Le dimanche 21 août, le quatuor français du 4 x 100 m, composé des sprinters ayant concouru en individuel, démontre que les transmissions de témoin sont bien rodées en réalisant, dans la deuxième série, le même temps que les Américains dans la première, 43’’0, laissant les Britanniques à trois mètres. Musood Ali-Khan, et les trois René, Tirard, Lorain et Mourlon vont donner le maximum en ne laissant que quelques mètres aux Américains. 42’’2 et record du Monde pour les vainqueurs et 42’’6 pour les Français qui ont résisté aux Suédois et aux Britanniques, lancés à leurs trousses et obtiennent ainsi la médaille d’argent.
En 1964 à Tokyo, le sprint tricolore masculin est attendu avec impatience, tant en individuel qu’en prévision du 4 x 100 m où notre équipe a abaissé en juillet le record d’Europe à un dixième du record du monde, en 39’’2. Depuis cette année, le règlement autorise une prise d’élan de dix mètres avant la zone de passage des témoins sur vingt mètres et les Français ont eu plusieurs occasions de se roder dans la saison. Leurs transmissions font merveille et Paul Genevay, Bernard Laidebeur, Claude Piquemal et Jocelyn Delecour remportent leur série en 39’’8 et terminent deuxième en 39’’6 de la demi-finale, derrière les Etats-Unis mais devant la Jamaïque. En finale ce mercredi 21 octobre, Genevay, Laidebeur et Piquemal, placés au couloir deux, vont être remarquables et lorsque Piquemal va transmettre le bâton à Delecour, les Français seront nettement en tête. Les Américains sont alors à au moins trois mètres et seulement cinquièmes. Mais ils ont Bob Hayes en dernier relayeur, le vainqueur du 100 m en 10’’0, un temps que certains considèrent encore plutôt à 9’’9 ce jour-là. Une fois le témoin en main, Hayes va être prodigieux, ses pointes arrachant véritablement la piste. Il est probable qu’il ait parcouru les derniers cent mètres lancé en moins de 9 secondes et il ne va donc faire qu’une bouchée de ses adversaires, dépassant le Français à mi-ligne droite. Delecour pense avoir décroché l’argent mais le Polonais Marian Dudziak ne lui laissera que le bronze sur la ligne pour deux centièmes. Les Américains battent le record du Monde en 39’’0, trois dixièmes devant le Pologne et la France. La ligne droite de Tokyo aura décidément été trop longue à plusieurs reprises pour les Français.
Mais l’on retrouve la bande à Maigrot à Mexico en 1968 avec Gérard Fenouil, Jocelyn Delecour, Claude Piquemal et Roger Bambuck. Pour eux, cela alla crescendo. Sixième temps des qualifications en 39’’0, cinquième des demi-finales en 38’’8, record de France en attendant mieux pour au moins reprendre le record d’Europe pris par les Allemands de l’Est. Sauf accident les États-Unis sont imbattables et ils vont justement améliorer le record du monde en 38’’2 en finale. Derrière la lutte est intense entre nos relayeurs, Cuba et la Jamaïque. Les Français courent au huit en aveugle et Cuba au premier couloir. Ces derniers sont cependant en tête au dernier passage mais Jim Hines va avaler sans difficulté Enrique Figuerola. Bambuck, bien lancé par Piquemal, est derrière avec Lennox Miller à ses trousses. Il reviendra sur le Cubain mais il lui manquera trois centièmes pour le passer, laissant Miller à quatre centièmes derrière en récoltant au passage le bronze et en reprenant à la RDA le record d’Europe en 38’’4. Piquemal et Delecour pourront prendre leur retraite sportive, avec la satisfaction une fois de plus du devoir accompli et l’assurance que le relais français brillera encore après eux. Et au passage le Colonel Crespin, délégué à la Préparation Olympique, perdait son pari. Un an auparavant, il avait affirmé à Adriaan Paulen, futur président de l’IAAF, que les Français ne seraient même pas en finale !
Pour Moscou en 1980, on compte sur le relais 4 x 100 m que Michel Lourie, en charge de son collectif, estime être capable de faire 38’’50. La composition reste à confirmer surtout que Pascal Barré, recordman de France depuis 1979 du 200 m, est blessé mais va tout de même être du voyage. Avec Antoine Richard, Pascal Barré qui est bien remis, son jumeau Patrick et Hermann Panzo, l’équipe ne prend pas de risque au couloir 1 en qualification et assure la deuxième place derrière les Soviétiques en 39’’01. Ils seront en finale au couloir deux. Michel Lourie se tient un peu à part, dans la tribune, à mi-parcours. Joseph Maigrot, le mentor des équipes médaillées à Tokyo et Mexico préférait de son côté attendre sur le terrain d’échauffement. Nos relayeurs vont s’inspirer de leurs glorieux prédécesseurs et eux aussi se mêler à la lutte pour le podium. Les deux premières transmissions seront fluides mais lorsque Patrick Barré arrivera au bout de son virage, Hermann Panzo s’élancera un peu trop tôt puis devra ralentir pour ne pas sortir de la zone. Les Soviétiques n’en demandaient pas tant, ni le Polonais Marian Woronin, double finaliste des 100 m et 200 m. Panzo ne pourra revenir sur eux mais va tout de même assurer la troisième place. Richard 20 ans, les jumeaux Barré 21, Panzo 22, c’est une équipe très jeune qui monte donc sur le podium pour recevoir la médaille de bronze avec un bon 38’’53 qui laisse présager le record de France dans un proche avenir. Michel Lourie avait vu juste.
Il passera le témoin pour 1988 à Séoul à Jo Maisetti. Ses hommes firent tout de suite bonne impression, avec la victoire en séries pour Bruno Marie-Rose, Daniel Sangouma, Gilles Quéhénervé et Max Morinière en 38’’87, et dès ce tour, leur horizon s’éclaircit avec la disqualification des Etats-Unis. Nos relayeurs firent ensuite le plein de confiance dans la première demi-finale en 38’’49, devant la Grande-Bretagne, se rapprochant à six centièmes du mythique record de France remontant aux Jeux de 1968 à Mexico. Rendez-vous fut pris pour la finale, la Grande-Bretagne étant au couloir trois, derrière l’Union Soviétique et la France au six, avec la Jamaïque en point de mire au sept. Les Soviétiques vont réaliser le parcours parfait et au dernier passage, ils sont en tête, juste devant la France qui, malgré une hésitation, précède l’Allemagne de l’Ouest. Mais pour l’Union Jack, Linford Christie va réaliser un parcours extraordinaire, avalant Dirk Schweisfurth puis Max Morinière mais ne pouvant reprendre Vitaly Savin. Et Max va repousser la menace de John Mair et de l’Italien Stefano Tilli qui ont aussi repris l’Allemand, et se jeter sur la ligne pour conserver la médaille de bronze en battant le record de France en 38’’40. Alain Piron n’a quasiment pas vu la course, s’étant éclipsé dans un couloir du stade. Thierry Lauret et Jean-Charles Trouabal, les remplaçants du relais, viendront l’y débusquer pour lui annoncer la bonne nouvelle, le 4 x 100 hommes apportant comme à Moscou la seule médaille de ces Jeux.
Quatrième en 2000 à Sydney, malgré la disqualification ultérieure de Marion Jones, le relais 4 x 100 m féminin prendra sa revanche en 2004 à Athènes. Véronique Mang, Muriel Hurtis, Sylviane Félix et Christine Arron, vont jouer avec le feu avec une dernière transmission à la limite de la zone en séries. La qualification pour la finale est cependant acquise mais les réglages sont manifestement perfectibles pour espérer une médaille. Etats-Unis et Jamaïque doivent se disputer la victoire et derrière, la troisième place devrait être indécise en finale. Mais au deuxième passage de témoin, Marion Jones ne peut transmettre à Lauryn Williams et lorsque Arron est lancée par Félix, sans prise de risque pour la dernière ligne droite, la France est quatrième juste derrière la Biélorussie. Arron, toujours plus à l’aise dans les départs debout des relais qu’avec un starting-block, va alors revenir sur Aksana Drahun mais aussi résister au retour de Debbie Ferguson. Ce n’est pas la médaille d’or qu’elle était venue chercher en individuel, mais ce bronze collectif va tout de même lui permettre de quitter les Jeux sur une bonne note.
On retrouve les hommes en 2012 à Londres. Le relais, composé de Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre, Pierre-Alexis Pessonneaux et Ronald Pognon, passent au temps, mais ils ont tout de même couru en 38’’15 lors des qualifications. Placé au couloir trois, le quatuor masculin du 4 x 100 m pouvait à cet instant encore croire en ses chances, car depuis la déroute de Pékin en 2008, la France avait obtenu l’or aux championnats d’Europe 2010 puis le bronze en 2012, et l’argent aux Mondiaux 2011. Certes la composition évoluait au gré des résultats individuels mais on sentait l’équipe prête à se battre pour le podium. Les deux premières transmissions vont se faire sans heurts et, alors que la Jamaïque, avec Usain Bolt pour un nouveau triplé, s’apprête à battre le record du Monde devant les Etats-Unis, Pessonneaux termine un excellent virage pour lancer Pognon. Il est légèrement gêné par la mise en action de l’Australien Joshua Ross mais le témoin change bien de mains et la France est alors à la lutte pour la médaille de bronze, le Canada étant juste derrière et Trinidad-et-Tobago au même niveau. Mais Pognon, s’il reste un excellent relayeur, n’est plus aussi fort qu’en 2005 et il est vite repris par Justyn Warner puis par Richard Thompson, le vice-champion olympique du 100 m à Pékin. Sur la ligne, le Canada est troisième en 38’’07, devant Trinidad-et-Tobago 38’’12 et la France 38’’16. Mais très rapidement le Canada est disqualifié en raison d’appuis dans le couloir intérieur de Jared Connaughton, juste avant le dernier passage de bâton et la France est donc classée quatrième.
Et en juillet 2013, on apprend que l’Américain Tyson Gay a subi un contrôle positif aux stéroïdes anabolisants en mai et qu’il s’agit en fait du troisième en un an. Toutes ses performances depuis juillet 2012 sont annulées, entrainant la disqualification du relais 4 x 100 m de Londres. Vicaut, Lemaitre, Pessonneaux et Pognon deviennent médaillés de bronze, une récompense qui leur sera remise lors du meeting de Paris le 4 juillet 2015 (crédit photo : Presse Sports).
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