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Parfait symbole du lien de l’olympisme moderne avec la tradition antique, le disque est le lancer qui a le mieux réussi aux Français depuis la rénovation des Jeux en 1896. On notera aussi qu’il fit partie des cinq épreuves ouvertes aux femmes en 1928 à Amsterdam. En 1932 à Los Angeles, l’épreuve intéresse plus particulièrement nos couleurs le mercredi 3 août. La France y présente deux solides concurrents, Paul Winter et Jules Noël, deuxième et troisième performers mondiaux en 1931. En dehors de Marius Eynard au début du siècle, jamais la France n’a alors présenté de lanceurs de ce calibre, leur rivalité ayant fait progresser le record de France de plus de six mètres en quatre ans.
Au Memorial Coliseum, la bataille fera rage dans l’aire de lancer en ce 3 août. Ils étaient dix-huit à se disputer les médailles, seulement six ayant la garantie d’effectuer six essais en vertu des règlements de l’époque, et non huit comme aujourd’hui. A l’issue du premier essai, les Américains Henri Laborde et John Anderson mènent les débats avec 48m23 et 47m87. Winter et Noël restent en retrait avec 45m89 et 44m85 tandis qu’Anderson s’empare ensuite de la première place avec 48m86, position qu’il conforte au troisième essai avec 49m39. Les Hongrois se mêlent à la lutte, Endre Madarasz 46m52 au deuxième et Istvan Donogan 47m08 au troisième.
Avec 46m42 également à la troisième tentative, Noël a assuré la place de finaliste et la lutte pour les médailles va donc ressembler à un match USA – France – Hongrie sur deux hommes ! Un incident incroyable va alors en partie décider du sort du concours. Jules Noël qui régulièrement se met à l’abri sous les tribunes, semble-t-il pour se désaltérer d’une rasade de vin, entre dans le cercle à la demande du jury pour son quatrième lancer. Il sait qu’il est capable d’aller chercher une médaille, en témoigne un jet à plus de 49 mètres à Colombes le 5 juin précédent et un autre officieux lors d’une exhibition à 51 m en 1930. Sa rotation est parfaite et l’engin retombe à une distance semblant surpasser le leader Anderson et au moins la marque de Laborde. Mais les juges à la chute ne sont pas attentifs, leur regard étant porté vers le saut à la perche où l’Américain Bill Miller prenait l’ascendant sur le Japonais Shuhei Nishida.
Ce jet ne sera jamais mesuré et une nouvelle tentative sera accordée à Noël. Avec 47m74, il prendra tout de même une troisième place provisoire. Anderson va consolider sa place avec 49m49 qui lui vaudront finalement la médaille d’or, tandis que Winter, grâce à 47m34 gardera le contact pour le podium. Pas de changement de position au cinquième essai, mais Laborde se donne de l’air pour l’argent en lançant à 48m47 et c’est à l’ultime jet que le bronze va se jouer entre les Français. Noël n’améliore pas sa performance et Winter se surpasse. Ses 47m85 lui permettent de dépasser son éternel rival pour monter sur le podium. Il confirmera en fin de saison en devenant le premier Français à dépasser officiellement les 50 mètres, 50m71 exactement et un record de France qui tiendra jusqu’en 1958.
La suite va s’écrire au féminin avec des athlètes d’exception. A Londres en 1948, la finale du disque féminin, regroupe 21 lanceuses, sans tour préliminaire. Les Soviétiques absentes, notamment la surpuissante Nina Dumbadze déjà créditée de 50m51, le concours est très ouvert. L’Italienne Edera Gentile fait partie des favorites ayant lancé à plus de 45 mètres avant les Jeux. Elle dépasse pourtant à peine les 41 m mais mène tout de même le concours à l’entame du dernier essai. Elle affronte en particulier trois françaises dont Paulette Veste et Jacqueline Mazéas qui s’échangent régulièrement le record de France depuis quelques mois. Veste l’a porté à 40m95 le 11 juillet précédent à Colombes mais à Londres elle en reste à 36m94 synonyme de dixième place. En revanche Mazéas est au sommet de sa forme, lançant à 40m47. Mais la surprise va venir au dernier essai et c’est une athlète seulement troisième de ses championnats nationaux, découvrant la discipline depuis peu de temps mais aux dons multiples et pas seulement en sport, qui va s’imposer.
Micheline Ostermeyer, puisque c’est bien de la dernière Française dont il s’agit, va donc passer de la médaille de bronze aux championnats de France avec 37m36 à l’or olympique, arraché à Gentile au dernier essai avec 41m92, nouveau record de France au passage. Elle devient la première Française titrée aux Jeux en athlétisme, qui plus est dans une discipline qu’elle a juste ajoutée à son programme pour compléter ses autres engagements au poids et à la hauteur où ses chances étaient aussi réelles. Et pour compléter le podium, c’est bien Mazéas qui prend le bronze pour encadrer Gentile avec Ostermeyer sur le podium, l’Italienne faisant grise mine.
Il faudra attendre 2016 et Rio de Janeiro pour revivre un scénario presqu’aussi favorable. On y retrouve deux Françaises, Pauline Pousse et Mélina Robert-Michon. Pour ses 5e Jeux, cette dernière est au sommet de son art. Deuxième des championnats du monde junior en 1998, elle a changé de standing avec ses médailles d’argent mondiale en 2013 puis européenne en 2014. Elle va parfaitement maîtriser la situation en se qualifiant pour la finale sur un seul jet. La grande favorite, la Croate Sandra Perkovic sera par contre au bord du précipice en devant s’y reprendre à trois fois pour voir enfin son disque sortir de la cage et être mesuré. Pauline Pousse de son côté n’échouera que pour une seule place.
En finale, Perkovic va connaître les mêmes difficultés qu’en qualification tout comme la Cubaine Yaimé Pérez. Mélina Robert-Michon, lançant en premier, n’en demandait pas tant et avec 65m52, elle s’empare de la tête du concours au premier essai. Elle confirme au deuxième et au troisième avec des jets du même ordre tandis que les difficultés continuent pour ses adversaires. La deuxième Cubaine, Denia Caballero se rapproche avec 65m34 mais sa coéquipière file tout droit vers la bulle. Et Perkovic va devoir encore tout jouer sur un jet. Son deuxième essai est effectivement encore nul et lorsqu’elle effectue sa troisième tentative, c’est un véritable quitte ou double. Mais la tenante du titre se sort de l’écueil avec brio en lançant à 69m21. Mélina ne mène plus le concours mais reste en position de force, d’autant plus qu’au cinquième essai, elle bat son record de France, améliorant avec 66m73 le jet qui lui avait valu la médaille d’argent aux championnats du Monde 2013. En dehors de Perkovic, personne ne pourra la devancer et c’est une athlète rayonnante qui s’offre la deuxième place du podium olympique.
A Tokyo en 2021, Mélina ne pourra accéder à une 4e finale consécutive, mais on peut être sûr qu’elle fera le maximum pour atteindre ce but cette année, en tentant une septième fois l’aventure olympique, un total record ! (crédit photo : FFA / KMSP Jean-Marie Hervio).
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