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Après les courses individuelles, nous allons découvrir les concours, en commençant par les sauts, un groupe d’épreuves réussissant plutôt bien aux Français en particulier pour deux d’entre eux. Ainsi à la hauteur va connaître une très bonne période pendant la première moitié du XXe siècle.
Le premier à s’illustrer fut à Londres en 1908 Géo André. Du haut de ses 18 ans, il détient déjà le record de France avec 1m79 depuis 1907. Il est aussi à l’aube d’une carrière exceptionnelle qui le verra participer à trois autres éditions des Jeux. Mais c’est dès cette première qu’il va réaliser son meilleur résultat. Le 21 juillet, André se présente le matin aux qualifications. Un premier concours a lieu dans la partie sud du stade. L’aire de saut étant glissante, les officiels décident d’utiliser le sautoir au nord pour les concours suivants. L’Américain Herbert Gidney proteste et obtient le droit de sauter à nouveau dans de meilleures conditions. Il se qualifiera et finira cinquième en finale. Géo André dans le deuxième concours se qualifie sans souci, portant le record de France à 1m88 (les publications françaises ont retenu 1m80 pour ces qualifications, alors que Bill Mallon et Ian Buchanan mentionnent bien 1m88 dans leur ouvrage).
La finale se déroule l’après-midi même à partir de 14h30 avec la présence de huit athlètes dont quatre franchissent 1m88, plus exactement 6 pieds 2 pouces. Harry Porter et Cornelius Leahy au premier essai, Istvan Somodi au deuxième et André au troisième. A 6 pieds 3 pouces, seul l’Américain Porter franchit et le règlement actuel n’étant pas en vigueur, un barrage est organisé pour les médailles d’argent et de bronze. Aucun athlète ne franchissant de nouvelles barres, Leahy, Somodi et André sont déclarés ex æquo et se partagent donc l’argent ! Et on parlera encore pendant longtemps du short du Français qui, trop ample, aurait entraîné la chute de la latte à 6 pieds 3 pouces. Cependant, le déroulement même de cette finale contient une part de mystère car cette version de la finale, couramment diffusée, est démentie par d’autres sources qui plaide en faveur d’un classement tenant compte des performances matinales, modalité qui perdurera quelques années encore. Géo André n’aurait franchi que 1m83 en finale (6 pieds) mais aurait donc gardé l’avantage de ces 1m88, plus précisément 6 pieds et 2 pouces. Ce qui est certain, c’est qu’André ne fera jamais mieux dans cette discipline mais excellera dans d’autres, notamment sur les haies.
A Paris en 1924, Pierre Lewden et Pierre Guilloux se glissent parmi les neuf athlètes à avoir franchi 1m83 en qualifications. Guilloux se contente de la septième place en finale avec 1m85 mais Pierre Lewden, déjà présent en 1920 avec ce classement, va se présenter quasiment à son meilleur niveau. En franchissant 1m92, il repousse l’Américain Tom Poor et le Hongrois Jenö Gaspar et continue le concours avec Leroy Brown et Harold Osborn. Il ne pourra rien contre les deux ‘’Yankees’’, ratant cependant 1m95 de peu, et décrochera bien la médaille de bronze. L’Américain Harold Osborn s’imposera avec 1m98, échouant de peu à 2m02. Il marquera à jamais l’histoire en remportant quelques jours plus tard le décathlon, devenant le seul à cumuler épreuve individuelle et épreuves combinées à ce niveau, ce qui n’a jamais été égalé depuis.
On retrouve Pierre Lewden, André Cherrier et Claude Ménard à Amsterdam en 1928 passant sans encombre les qualifications. En finale, si Lewden ne va pas renouveler son exploit de Colombes, prenant la septième place à égalité avec Cherrier en franchissant 1m88, le jeune Ménard, 21 ans et natif de Montrésor, va prouver que ses titres nationaux de 1926 et 1928 ne sont pas usurpés. Certes il ne reprendra jamais le record de France de Lewden, solidement planté à 1m95, mais lors de cette finale, c’est bien lui le meilleur Français. S’il ne peut franchir la barre victorieuse que réalise l’Américain Bob King à 1m94, il va se sortir magnifiquement du barrage à 1m91, laissant la deuxième place à Ben Hedges mais prenant la médaille de bronze à Siméon Toribio et au tenant du titre Harold Osborn. Pour la troisième fois en cinq éditions consécutives, la France place l’un des siens sur le podium du saut en hauteur !
En 1936 à Berlin, Marguerite Nicolas va se surpasser, réaliser la meilleure performance de la délégation française et battre à plusieurs reprises son record de France. Débutant à 1m40, elle passe ensuite 1m50, 1m55 puis 1m58. Elle n’ira pas plus haut, prenant la quatrième place à égalité avec Dora Ratjen, celle-là même qui devint ensuite Hermann et qui avait probablement dû sa sélection à l’éviction de Margeret Gretel Bergmann, l’une des meilleures sauteuses en hauteur de l’époque … mais qui était juive. En 2009, l’histoire de Ratjen et de Bergmann sera portée à l’écran avec un film intitulé bien sûr Berlin 1936, tout comme on pourra voir en 2016, l’épopée de Jesse Owens dans La couleur de la victoire. Exilée aux Etats-Unis en 1937, Gretel Bergmann y décédera à l’âge de 103 ans en 2017.
En 1948 à Londres, Micheline Ostermeyer va créer la surprise. Les qualités d’Ostermeyer étaient vraiment hors normes, préfigurant les grandes spécialistes des épreuves combinées. Pour la Française, le saut en hauteur est une épreuve où elle excelle aussi, ayant pris la cinquième place aux championnats d’Europe en 1946 ainsi que la médaille d’or aux Jeux Mondiaux Universitaires en 1947 à Paris, en plus de celle du poids. Elle ne va cependant pas se mêler à la lutte pour le titre comme pour les lancers, laissant l’Américaine Alice Coachman et la Britannique Dorothy Tyler se départager à 1m68, mais derrière, avec 1m61, égalant son record de France, elle va ajouter le bronze à sa collection de médailles.
Depuis 1948, seule Maryse Ewanjé-Épée, quatrième à Los Angeles en 1984 a pu s’approcher du podium, le meilleur homme étant Robert Saint-Rose, 9e à Mexico en 1969, le jour où Dick Fosbury révolutionna la discipline (crédit photo : Prestine Velox – Claude Ménard - collection Luc Vollard).
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