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Si le 800 m fait aussi partie des épreuves proposées dès l’origine des Jeux en 1896, son introduction dans le programme féminin en 1928 fut au cœur d’une polémique aux conséquences importantes. A l’arrivée de la deuxième série à Amsterdam, une athlète a trébuché puis chuté, se relevant rapidement avec l’aide d’un officiel. Il s’agit de la Française Sébastienne Guyot, Centralienne, ayant fait une belle carrière dans l’aéronautique, héroïne de la Résistance.
Il semble que d’autres athlètes, en séries ou en finale, se soient aussi allongées sur la pelouse pour récupérer de leurs efforts, mais rien n'atteste des effondrements ou des jeunes filles en pleurs comme l’évoquera la presse dont le Daily Mail. L’Auto ira également dans ce sens, déclarant : ‘’cette épreuve, apparut à Amsterdam si pénible et vraiment hors des possibilités féminines, on était en droit de la voir rayer purement et simplement des futures réunions’’.
Dès 1928, l’IAAF prendra la décision de retirer cette course du programme alors que les femmes courent cette distance ou le 1000 m depuis déjà plusieurs années. D’ailleurs, lors des Jeux Mondiaux Féminins de 1930 à Prague, Guyot sera à nouveau au départ du 800 m et aucun problème ne sera relevé. Mais la démonstration de la FSFI d’Alice Milliat n’émeut ni l’IAAF, ni le CIO et on ne reverra le double tour de piste féminin qu’en 1960. Dès son congrès d’Amsterdam en marge des Jeux, l’IAAF vote à 16 voix contre 6 pour le maintien des féminines aux JO mais ne retient pas la proposition de la FSFI de passer à dix épreuves. Exit le 800 m donc, alors que le 80 m haies et le javelot feront leur apparition en 1932.
Il faudra attendre 1960 pour revoir les féminines et dès 1964 une Française va prouver ses capacités sur la distance. Maryvonne Dupureur a déjà vécu l’aventure olympique à Rome, mais lorsqu’elle arrive à Tokyo, elle est forte des 2’03’’9 réalisés lors d’Autriche-France et figure donc parmi les favorites. Elle va ainsi remporter aisément sa série en 2’04’’5 à six dixièmes de son record de France. La finale a lieu le mardi 20 octobre. La Hongroise Zsuzsa Szabo, placée à la corde juste derrière Dupureur, va prendre résolument le commandement au rabat après le premier virage, Maryvonne dans sa foulée et relayant après 300 mètres. A la cloche, cela va très vite puisque la Française passe en 58’’6 et au milieu de la ligne opposée, elle va se détacher pour prendre quelques mètres d’avance. Dans le virage, la Soviétique Laine Erik attaque Szabo mais c’est bien Dupureur qui entre en tête dans la dernière ligne droite et lorsque la Néo-Zélandaise Marise Chamberlain dépasse Erik, elle est aussi débordée par Ann Packer, la vice-championne olympique du 400 m, qui dispute ce jour-là le huitième 800 m de sa carrière. Elle est restée dans le peloton toute la course et son accélération va être dévastatrice. Dupureur ne peut réagir et laisse filer Packer vers le titre et le record du Monde en 2’01’’1. Elle prend néanmoins l’argent devant Chamberlain, pulvérisant son record de France en 2’01’’9, une marque qui tiendra dix ans.
Seule Patricia Djaté en 1996 à Atlanta se qualifiera à ce niveau par la suite. Pour les hommes, ils furent plus nombreux à participer à la finale de Henri Deloge en 1900 à Gabriel Tual en 2021, mais celui qui marqua l’histoire de la discipline est bien sûr Marcel Hansenne. Voyant sa carrière freinée par la guerre, il est au sommet de sa forme en 1948. En juin il a réussi la deuxième meilleure performance de tous les temps sur 800 m derrière le record du monde de Rudolf Harbig et en août, après les Jeux, il battra le record du Monde du 1000 m, rejoignant notamment Séra Martin et Jules Ladoumègue dans la chronologie. A Londres les séries sont une formalité, tout comme la demi-finale où Hansenne s’impose encore, laissant une énorme impression de facilité en relâchant en fin de course pour finir en 1’50’’5. Robert Chef d’Hôtel l’accompagnera en finale.
La course est prévue le lundi 2 août et la chaleur a laissé la place à un temps humide, la piste devenant lourde. Hansenne a tiré la plus mauvaise place au départ, quasiment à l’extérieur, le règlement de l’époque ne prévoyant pas le premier virage en couloirs décalés comme de nos jours, la position étant par ailleurs encore accroupie comme pour les sprinters. Hansenne sait donc d’avance qu’il va devoir batailler dans ce groupe de neuf coureurs et au coup de pistolet, Chef d’Hôtel prend sèchement les devants, Hansenne choisissant de se rabattre tout de suite à la corde pour réduire la distance à parcourir, tandis que le Britannique John Parlett, à sa droite, reste sur les extérieurs. Hansenne va connaître un premier tour chaotique, luttant en queue de peloton. Lorsque l’Américain Mel Whitfield porte son attaque à la cloche, il est revenu à la sixième place et va poursuivre sa remontée jusqu’à passer deuxième à l’emballage final pour être rapidement contré par les longues bielles du Jamaïquain Arthur Wint. Wint ne va cependant revenir qu’en partie sur Whitfield, Hansenne contenant le retour de l’Américain Herb Harten pour décrocher la médaille de bronze. Mais longtemps on regrettera sa position au départ qui fit écrire à l’Equipe ‘’ 815 mètres contre 800 m, j’ai perdu la course en tirant le 8e couloir ’’ !
Crédit photo : Miroir des Sports
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