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Epreuve créée à l’initiative de Michel Bréal, le marathon a beaucoup participé à la construction de la légende olympique, ne serait-ce qu’à la suite de la victoire du Grec Spiridon Louis à Athènes en 1896. Lors de cette première édition, le français Albin Lermusiaux fut longtemps en tête mais les premières médailles françaises furent obtenues en 1900.
Le 19 juillet, le départ et l’arrivée furent donnés à la Croix-Catelan et le parcours fit donc tour de la capitale par les boulevards des maréchaux. 40,260 km attendaient les participants. Cinq français prirent le départ et le très jeune suédois Ernst Fast prit la tête après l’abandon de Georges Touquet-Daunis à la porte d’Ornano vers le 12e kilomètre. Le Suédois devance alors un autre Français, Emile Champion, tandis qu’à l’arrière, son compatriote Michel Théato, un instant en difficulté, entamait une belle remontée en compagnie d’Eugène Besse. Par deux fois, Fast repoussa le retour de Théato, mais à la porte de Chatillon, à l’approche du 30e kilomètre, Fast stoppa son effort, vit passer Théato, reprit sa course puis baissa rapidement pavillon. Il ne restait plus qu’à rejoindre l’arrivée en franchissant une dernière fois la Seine et l’entrée de Théato sur le stade fut applaudie par plus de 1500 spectateurs, sa course s’achevant en 2 h 59’45’’. Moins de cinq minutes plus tard, Champion prenait la deuxième place. S’il semble bien que le CIO ne reconnaîtra cette course comme olympique qu’en 1912, Théato fût néanmoins bien récompensé par un vase d’argent ciselé, offert par la délégation américaine, et le Racing Club de France fit réalisé une médaille de vermeil par Charles Brennus à son intention, ainsi qu’une en argent pour Emile Champion. Il s’avéra bien des années plus tard que Théato était en fait Luxembourgeois. Les démarches du Grand-Duché pour être crédité de cette victoire n’aboutirent pas. Le longiligne athlète restera à jamais notre premier olympionique.
En 1904, sans avoir envoyé de délégation à Saint-Louis, la France allait figurer indirectement au palmarès de ces Jeux. Albert Corey vivait aux Etats-Unis depuis quelques mois, après avoir certainement fuit la France, à la suite de sa désertion en janvier 1903. Engagé dans l’armée depuis fin 1896, il s’était fait connaître dans les rangs professionnels, gagnant Paramé-Rennes-Paramé en 1902 à l’issue de 19 h 34’ d’efforts. Après quelques mois aux Etats-Unis, apprenant l’organisation prochaine des Jeux, il intégra les rangs du Chicago Athletic Association qui à la vue de ses qualités obtint son inscription. Il se retrouve ainsi au départ du marathon le mardi 30 août. Corey va courir à son rythme, franchissant la ligne d’arrivée à la troisième place en 3 h 34’52. Mais on découvre rapidement que le vainqueur, Frederick Lorz, a pris place dans une voiture durant plusieurs kilomètres ! Il est alors disqualifié, radié à vie … et gagnera le marathon de Boston en 1905 ! Corey est donc classé deuxième derrière Thomas Hicks qui a fini totalement épuisé. Durant la course, son entraîneur lui avait administré une injection de sulfate de strychnine, fait boire une large rasade de cognac français et Hicks sera même aidé physiquement pour se maintenir debout !
A Paris en 1924, le Finlandais Albin Stenroos remporta l’épreuve et c’est à peine si on remarqua la belle fin de course d’El Ouafi, terminant à la septième place. S’il ne semble pas capable d’imprimer un rythme très soutenu, il est en revanche en mesure de conserver son allure longtemps et donc de bien finir ses parcours comme ce marathon le démontre. On retrouva Abed Bagui El Ouafi, plus connu bien plus tard sous le prénom de Boughera, au départ en 1928 à Amsterdam. Un instant dans le groupe de tête après 10 km, il passe à mi-course à 2’30’’ des leaders en 20ème position. Ce sont justement ses qualités d’endurance qui vont alors faire merveille et au 30e km il est revenu à la 9e place puis après deux heures de course il passe 4e ! Le Japonais Kanematsu Yamada, le Finlandais Martti Marttelin et l’Américain Joie Ray vont alors voir fondre sur eux le Français et ne rien pouvoir faire. Il entraîne derrière lui le Chilien Manuel Plaza Reyes qui se rapproche un instant à 40 mètres mais El Ouafi a suffisamment de ressources pour repousser l’attaque de celui qui l’avait devancé en fin de parcours en 1924. Le titre olympique est pour lui en 2 h 32’57’’. Il passe ainsi de l’ombre ou presque à la lumière. Il devient ce 5 août le premier athlète né sur le continent africain à remporter une médaille d’or olympique et va être aussitôt emporté dans un véritable maelström. Il accepte de partir au Etats-Unis avec un contrat pour plusieurs courses, notamment pour retrouver Joie Ray. Les épreuves vont s’enchainer et lorsqu’il revient en France début février 1929 avec un joli pactole de 130 000 francs, il n’imagine pas que la FFA va le radier pour faits de professionnalisme le mois suivant. Sa carrière se termine alors.
A Melbourne en 1956, Alain Mimoun a d’abord participé à la finale du 10 000 m et est resté dans le peloton pour finir douzième. Mais on va le revoir plus tard dans ces Jeux, car le 10 000 m n’était pas le véritable objectif de Mimoun, juste une mise en jambes. Il s’est en effet entraîné, presque en secret, pour une épreuve qu’il n’a jamais couru en compétition, tout comme Zatopek d’ailleurs en 1952. Et alors qu’il faisait froid la veille, le 1er décembre la température est remontée à presque trente degrés ce qui ne va pas faciliter la tâche des coureurs du marathon mais peut justement s’avérer être un avantage pour Alain Mimoun. Il a une telle confiance en ses possibilités qu’il ne va jamais quitter les avant-postes du peloton. Il surveille ainsi les Russes Yvan Filin et Albert Ivanov et son ami Emil Zatopek. La première partie de course est en montée ce qui s’avère fatal au Tchécoslovaque qui décroche tandis que six hommes sont encore groupés au 20e kilomètre. Mimoun se trouve avec les deux Russes, le Finlandais Veikko Karvonen, l’Américain Johnny Kelley et le Yougoslave Franjo Mihalic. Mimoun accélère alors et va accroitre son avance, repousser une brève défaillance et entrer dans le stade sous les acclamations de la foule. Il se retourne mais c’est inutile car Mihalic finira à plus d’une minute et 30 secondes et Karvonen à près de trois minutes. En 2 h 25’ 00 il est champion Olympique, rejoignant pour l’éternité Théato et El Ouafi. Il a enfin battu Zatopek.
En dehors de la huitième place de Mohamed Ouaadi à Sydney en 2000 l’équipe de France ne connaîtra plus d’aussi grands moments, les féminines accédant au marathon à partir de 1984, une course qui avait pourtant failli disparaître du programme en 1920. L’Auto salua d’ailleurs la décision en 1919, évoquant une épreuve inutile, mauvaise, antisportive et dangereuse ! Le CIO fit marche arrière, notamment à la demande du Comité Olympique Français et le marathon demeura (crédit photo : Underwood & Underwood).
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