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JO 2024 - 108 jours. 3000 m steeple
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15 Avril 2024 - VOLLARD Luc (Président CDH)
JO 2024 - 108 jours. 3000 m steeple

Dès les Jeux de Paris en 1900, le steeple fut inscrit au programme avec un 4000 m où Jean Chastanié prit le 4e place. La distance varia ensuite, 2590 m en 1904, 3200 en 1908 et 3000 à partir de 1920, l’épreuve n’étant codifiée qu’en 1954. Les féminines vont y accéder en 2008 avec Sophie Duarte pour cette première mais on retiendra bien sûr les médailles remportées par les hommes sur cette course d’obstacles sans oublier que les finalistes, d’Albert Isola en 1924 à Yohan Kowal en 2016, furent nombreux.

Et c’est justement il y a tout juste 100 ans que la première médaille va venir. En 1924 à Paris, Paul Bontemps et Albert Isola se qualifient avec panache pour la finale. Le mercredi 9 juillet, la finale ne fut pas courue sur la cendrée … mais sur l’herbe de la pelouse de Colombes. En effet, c’est bien à l’intérieur de l’anneau que fut tracée une autre piste, de 450 mètres comprenant sept barrières et une rivière à franchir à chaque tour. Ville Ritola survola l’épreuve et derrière la chasse à la médaille fut longtemps incertaine. Le Britannique Evelyn Montague mena le peloton, mais se blessant tout en continuant, laissa le champ libre à Elias Katz et à Paul Bontemps. Le Finlandais chutant peu après le deuxième kilomètre, le Français prit vingt mètres d’avance … que Katz avala dans le dernier tour, décrochant la deuxième place et laissant derrière Bontemps pour le bronze.

60 ans plus tard, à Los Angeles en séries, nos coureurs ne vont pas forcer plus que de raison leur talent, Pascal Debacker et Joseph Mahmoud dosant parfaitement leurs efforts pour bien préparer le tour suivant. En demi-finale du 3000 m steeple, il faut être dans les cinq premiers de chaque course pour se qualifier, les deux meilleurs temps étant ensuite repêchés. Debacker vise juste dans la première course en étant deuxième et Mahmoud fait de même dans la deuxième, quatrième ex aequo avec un temps qui assurait de toutes façons la réussite de la mission. Sa cote grimpe car en l’absence d’Ilg, la lutte pour le titre semble très ouverte. Pour la finale, Debacker a déjà annoncé qu’il se mettait à la disposition de Mahmoud pour l’aider dans sa quête de médaille. Ils sont douze sur la ligne de départ et un instant même treize en piste lorsqu’un intrus descend des gradins et passe la rivière puis une barrière à la poursuite du peloton avant d’être stoppé manu militari. Les athlètes n’ont probablement rien vu et le Tunisien Féthi Baccouche étire le peloton bientôt relayé par le Néo-Zélandais Peter Renner. Debacker s’est rapproché de la tête, Mahmoud est au milieu du groupe tandis que Mike Marsh est à l’arrière et attend son heure en étant parfois à plus de cinq secondes. A l’amorce du dernier kilomètre, Mahmoud se replace et l’Américain fait de même puis on assiste à un quasi-regroupement à l’avant-dernière rivière. A la cloche, le Kenyan Julius Korir, immédiatement suivi de Marsh, prend la tête et va placer une longue et irrésistible accélération qui va le conduire à la victoire. Les autres médailles vont se jouer entre Mahmoud, Marsh et son co-équipier Brian Diemer. Mahmoud est légèrement gêné par Marsh avant la rivière mais il le passe ensuite et s’envole vers l’argent tandis que Diemer relègue Marsh à la quatrième place. Un bonheur n’arrive jamais seul et le record de France est porté à 8’13’’31 dans cette finale où Pascal Debacker s’est classé finalement huitième.

La suite se déroule à Pékin en 2008. On retrouve en séries le chevronné Bouabdellah Tahri et le champion d’Europe espoir 2007, Mahiedine Mekhissi-Benabbad, sans complexe en attendant d’affronter l’armada kenyane. On pensait que les Kenyans Ezekiel Kemboi, tenant du titre, Richard Mateelong et Brimin Kipruto allaient dynamiter la finale, les Français Tahri et Mekhissi-Benabbad pouvant tirer les marrons du feu, mais le déroulement de la course fut tout autre. Certes Kemboi va prendre la tête dans le premier tour mais avant le passage au kilomètre, il va être relayé par le Sud-Africain Ruben Marolefi et le Suédois Mustapha Mohamed. En 2’47’’ au kilomètre, tout le peloton suit et Mahiedine Mekhissi-Benabbad est toujours bien placé, Bob Tahri se tenant pas très loin. L’Américain Anthony Famiglietti va ensuite étirer la troupe, supplanté par Mohamed au deuxième kilomètre mais le tempo reste finalement sur les mêmes bases avec des Français toujours en bonne position. Sur l’avant dernière rivière, Kemboi va alors accélérer, tout de suite suivi par Mekhissi-Benabbad et dans la ligne opposée, c’est Richard Mateelong qui passe tandis que le Français amortit le choc et tient bon. Kipruto revient alors de l’arrière et ils sont donc trois de front pour le franchissement de la dernière rivière. Kemboi a renoncé à se mêler à la lutte pour le podium et Kipruto est le plus frais pour prendre les extérieurs et contenir Mahiedine Mekhissi-Benabbad qui ne va pourtant jamais renoncer et cueillir une médaille d’argent que personne ou presque ne pensait possible. Les chronos, 8’10’’34 pour le vainqueur et 8’10’’49 pour son dauphin, confirment que la fin de course a été très rapide et que le Français a changé de dimension durant les Jeux. Bob Tahri n’a pas pu se mêler à cette lutte mais termine tout de même cinquième.

A Londres en 2012, Mahiedine Mekhissi-Benabad est souverain dans les qualifications mais les Kenyans en sont à nouveau les grands favoris avec Abel Mutai et les deux derniers vainqueurs, Ezekiel Kemboi et Birmin Kipruto. Mahiedine Mekhissi-Benabbad ne fait pourtant aucun complexe et il faudra aussi surveiller l’Ougandais Benjamin Kiplagat ou l’Américain Evan Jager. Comme à Pékin, la course va mettre quelques tours à se décanter. Mekhissi-Benabbad et même les Kenyans vont rester au cœur du peloton, le Français pointant son nez aux avant-postes à la mi-course. A trois tours de l’arrivée, Mutai va produire la première grosse accélération et faire les premiers dégâts. Kiplagat chute sur l’obstacle suivant, le Finlandais Jukka Keskisalo, champion d’Europe 2006, abandonne un peu plus loin. Alors qu’il reste deux tours, le peloton s’étire, Mekhissi-Benabbad se replace dans la foulée de Kemboi et Kipruto mais celui-ci tombe à son tour ! A la cloche, l’Ethiopien Roba Gari prend l’initiative puis est contré sèchement par Kemboi à 300 mètres de la fin. Le Français est alors 4e avec Kipruto qui tente de le rejoindre mais Mahiedine fait un gros effort pour revenir sur Gari et le passer après la rivière. Il poursuit en reprenant Mutai avant la dernière barrière. Kemboi est trop loin mais la médaille d’argent est bien là, pour la deuxième fois de suite.

Quatre ans plus tard, Mahiedine Mekhissi-Benabbad, qui a connu une saison blanche en 2015 et est arrivé aux Jeux de Rio sans grosses références chronométriques, malgré un nouveau titre européen à Amsterdam, ne va prendre aucun risque en séries, calant sa course sur l’Américain Evan Jager et le Kenyan Birmin Kipruto et assurant ainsi la troisième place directement qualificative pour la finale. Yoann Kowal a également pris le bon wagon et la France aura donc deux représentants. Les Kenyans sachant Mekhissi-Benabbad a priori moins fort que les années précédentes, vont partir sur des bases très élevées.

Conseslus Kipruto et Ezekiel Kemboi prennent ainsi les devants et seul l’Américain Evan Jager peut les suivre. Ils passent au 1000 m en 2’42’’ puis au 2000 m en 5’26’’ et le Français n’est alors plus dans la course à la médaille mais s’accroche, Yoann Kowal n’étant pas loin après l’avoir relayé. Kipruto va s’imposer dans l’excellent temps de 8’03’’28, devant Jager et Kemboi et les Français vont très bien finir, Mekhissi-Benabbad quatrième en 8’11’’52 et Kowal sixième en 8’16’’75. Mais quelques secondes après le passage de la ligne, un geste du premier intrigue. De la main droite, il fait le chiffre 3 à plusieurs reprises. Certes, il s’agit de sa troisième finale olympique mais lors des interviews on comprend vite qu’il s’agit d’autre chose. Dans les premiers tours, au passage de la rivière, il a vu Kemboi s’écarter de la piste et prendre appui à l’intérieur de la lice. Pour lui, c’est clair, le Kenyan a fait une faute qui doit entraîner une disqualification et il en a tenu compte dans sa course, ne prenant pas le risque de se brûler les ailes en suivant le train infernal des premiers, en visant donc la quatrième place. La France porte réclamation et aura gain de cause. Mahiedine Mekhissi-Benabbad devient le premier athlète français à avoir remporté trois médailles dans la même épreuve, et Kowal gagne aussi une place au passage (crédit photo : FFA/SK/DDPI).

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